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09/03/2008

Pourquoi ?

Comment se fait-il qu’au cours de l’Histoire tant de braves gens se soient retrouvés à faire leur malheur et celui de leurs semblables sans y avoir un véritable intérêt ?

Pourquoi les valets de Ponce Pilate en ont-ils rajouté – fouet, couronne d’épines et humiliation - quand Jésus leur a été livré ? Pourquoi les soldats de Simon de Montfort, qui n’en avaient rien à faire des querelles religieuses, ont-ils pu, sur l'accusation de catharisme, couper langue, nez et oreilles à des villages entiers du Sud-Ouest ? Pourquoi la Saint-Barthélémy et la Terreur ont-elles trouvé des serviteurs zélés ? Pourquoi, en Vendée, au nom de la jeune République, les soldats de Thureau – des hommes pas pires que les autres - ont-ils enterré vivant d’autres hommes et arraché les entrailles des femmes enceintes ? Pourquoi des millions d'êtres qui ne rêvaient que d'un bonheur paisible, avec femmes et enfants, se sont-ils jetés les uns contre les autres en une des plus grandes boucheries de l'Histoire ? Pourquoi, quelques années plus tard, un peuple cultivé et civilisé s’est-il jeté dans les bras d’Hitler ? Pourquoi, en France, des hommes et des femmes ordinaires ont-ils spontanément collaboré avec le nazisme en dénonçant leurs voisins ? Pourquoi les gardiens du Mur de Berlin ont-ils accompli leur mission avec zèle ?

Pourquoi les gens ordinaires épousent-ils des causes qui ne sont pas les leurs ?

Pourtant, les contre-exemples ne manquent pas, qui montrent qu'une autre posture est possible. Tel "bleu" des légions infernales protège une petite vendéenne parce qu'il la trouve "mignonne". Telle famille catholique cache des enfants juifs. Alfred Stanke, à Bourges, dans l'antre même de l'horreur, secourt les victimes de la Gestapo. Ce qui a animé ces hommes et ces femmes n'aurait-il pu endiguer quelques années plus tôt la barbarie qui s'annonçait ?

Aujourd'hui, notre ennemi le plus redoutable n'est pas un étranger au visage différent du nôtre, flanqué d'un fusil ou d'une mitraillette. Notre péril imminent et extrême est le naufrage écologique de la Terre. Alors, pourquoi, avec tout ce que nous savons, persistons-nous dans un way of life qui garantit à nos enfants une planète exsangue et sans charme ? Ne sommes-nous point libres ? Ne pouvons-nous assister qu'enchaînés au naufrage du vaisseau qui nous porte ? Avons-nous fait le choix d'un Münich de l'environnement ?

Peut-être, au travers de toutes ces histoires et aujourd'hui encore, notre ennemi essentiel est-il tout intérieur: quelles vertus - quelle "écologie de l'âme" comme le dit Dominique Viel - faudrait-il alors cultiver chez les Humains pour qu'ils ne choisissent plus d'être impuissants ?

"Je cherche à comprendre et à disséquer les pires exactions, j'essaie toujours de retrouver la place de l'homme dans sa nudité, sa fragilité, de cet homme bien souvent introuvable. Enseveli parmi les ruines monstrueuses de ses actes absurdes." (Etty Hillesum)

Faire des liens

Pouvez-vous voir le soleil dans un grain de riz ? Car s’il n’y avait pas de soleil sur les rizières il n’y aurait pas de grain de riz. Pouvez-vous voir le nuage dans une table de bois ? Car, sans nuage, il n’y aurait pas de pluie pour arroser l’arbre et pas de bois pour faire une table. (Thich Naht Hanh)

On continue ?

La vérité impossible

Dans la série télévisée américaine Malcolm, le personnage central est une mère de famille extravertie qui conjugue à égalité et en même temps l’amour de ses proches, la tyrannie et la mauvaise foi. Il lui est principalement impossible de reconnaître qu’elle a pu se tromper. Sans doute, comme le disent les psychologues, être en tort menace-t-il son sentiment de personnalité. Or, au cours d’un épisode, une camera de surveillance la filme alors qu’elle se rend coupable d’un refus de priorité. Elle nie d’abord avec véhémence. Puis, quand on lui montre la bande, qu’aucun doute ne s’offre à son évitement, elle devient subitement aphasique.